LES MOBILITÉS RÉSIDENTIELLES DES ALLOCATAIRES FRANCILIENS FACE À LA CRISE DU LOGEMENT ABORDABLE

Ce dossier d’étude porte sur les inégalités de mobilité résidentielle des allocataires franciliens en 2019. Il repose sur l’analyse des bases de données des caisses d’allocations familiales (caf) d’Île-de-France et sur l’exploitation d’une enquête par questionnaire menée auprès de 20 000 foyers allocataires franciliens ayant déménagé en 2019. Les inégalités sont étudiées à travers une approche multidimensionnelle de la vulnérabilité sociale, croisant le niveau de ressources des allocataires, leur configuration familiale, leur situation professionnelle, leur statut d’occupation ou encore les évènements qu’ils ont connus dans l’année.

Les analyses effectuées permettent tout d’abord de dégager des tendances générales quant aux mobilités résidentielles des allocataires franciliens : la prépondérance des mobilités de proximité, la tendance au desserrement résidentiel ou encore l’effet important des évènements familiaux et professionnels sur la probabilité de déménager. Elles révèlent ensuite de fortes inégalités entre les différentes catégories de foyers. Toutes choses égales par ailleurs, les ménages les plus vulnérables ont davantage tendance à déménager et à quitter leur commune que les autres. Ils sont aussi plus souvent confrontés à l’absence de domicile personnel ou contraints de quitter leur logement pour une raison liée à ce dernier (insalubrité, rupture ou non-reconduction d’un bail, fin d’hébergement, expropriation, démolition…). À l’échelle régionale, les foyers aux ressources moyennes sont ceux qui s’éloignent le plus de Paris lors de leurs déménagements. Dans l’ensemble, les contrastes socio-spatiaux se renforcent sous l’effet des mobilités internes à l’Île-de-France.

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