LA PAUVRETÉ DES ALLOCATAIRES EN ÎLE-DE-FRANCE DE 2013 À 2017 : ÉVOLUTION DE LEUR PRÉCARITÉ, PROFILS, ET IMPACT DE LA PRIME D’ACTIVITÉ

Ce dossier d’études, relatif aux allocataires des caisses d’allocations familiales (Caf), est consacré à l’évolution de la pauvreté des allocataires en Île-de-France de 2013 à fin 2017.

Combien d’allocataires pauvres en Île-de-France ? Comment leur nombre a évolué entre 2013 et 2017 ? Un évènement a-t-il marqué cette évolution, sur cette période ? Autant de questions qui invitent à une réflexion permettant de mettre en exergue des profils d’allocataires subissant une plus grande précarité.

En considérant strictement les données relatives au seuil de pauvreté, le nombre d’allocataires vivant sous ce seuil a progressé de 76 000 foyers allocataires entre 2013 et 2017. Ainsi, le taux de foyers allocataires à bas revenus est passé de 15,8 % à 16,9 %, soit une évolution de + 1,1 point au niveau régional. Cette croissance ne s’est pour autant pas inscrite dans la régularité. En effet, l’identification d’une augmentation marquée du nombre d’allocataires à bas revenus, à mi-parcours de la période étudiée, nécessite d’être investiguée au regard de l’actualité sociale concernant la mise en place de la prime d’activité à compter du 1er janvier 2016.

Cette étude en trois parties détaille en premier lieu l’évolution de la pauvreté des allocataires sur la période 2013-2017.

Ainsi, fin 2017, près d’1,8 million de franciliens vivent sous le seuil de bas revenus. Force est de constater la persistance de la progression du nombre d’allocataires à bas revenus. Cependant, la répartition territoriale des 760 000 foyers allocataires à bas revenus reste inégale en Île-de-France. Par ailleurs, la mesure de l’intensité du taux de pauvreté apporte un nouvel éclairage quant à la dimension monétaire de la pauvreté au niveau régional.

En second lieu, l’étude des données des Caf permet d’évaluer l’évolution des fragilités économiques, en identifiant notamment le degré de dépendance aux prestations. Ainsi, en 2017, 263 000 allocataires seraient considérés à bas revenus s’ils ne bénéficiaient pas des prestations versées par les Caf ; de même, 562 000 allocataires franciliens dépendent, à au moins 50 %, des prestations sociales versées par les Caf. Cette partie met notamment en exergue la notion de seuil de vulnérabilité au regard des profils familiaux et des changements de situation familiale opérés entre 2013 et 2017.

En dernier lieu, l’identification d’un décrochage opéré en 2016 dans la courbe d’évolution de la pauvreté, croisé avec la mise en œuvre de la prime d’activité, permet d’identifier les caractéristiques de nouveaux allocataires pauvres.

Quel impact cette nouvelle prestation a-t-elle eu sur le public allocataire ? Une qualification des allocataires identifiés permet-elle d’envisager l’évaluation de cette mise en œuvre ? L’identification de deux effets de ce nouveau dispositif sur quatre catégories d’allocataires ainsi que la qualification des bénéficiaires et des territoires amorcent un éclairage sur les impacts de la prime d’activité concernant le public allocataire francilien fragile à bas revenus.

La cellule technique de réflexion et d’aide à la décision (Ctrad), service d’études des caisses d’allocations familiales en Île-de-France, a tenté à travers cette étude, relative aux allocataires, dans le champ de la pauvreté, des revenus, et des minima-sociaux d’identifier des profils d’allocataires plus vulnérables. Les indicateurs sociaux sont issus d’un socle commun d’un système d’information partagé entre échelons départemental et régional dans les principaux domaines d’intervention des Caf.

Les éléments contenus dans cette publication sont ainsi susceptibles d’apporter aux acteurs sociaux des clés pour qualifier leurs territoires et les inciter à aller plus loin dans la connaissance des publics allocataires pauvres.


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